jeudi 13 février 2014

Ces hommes...

Ces hommes qui sans femme broient le noir facilement
Deviennent patrons de cirque dès lors que les lieux gagnent en douce féminité.
Ils sont tout amusement car le désir amuse avant d'épuiser l'âme
Ils sont couleurs, surprenants panachés de verts et de violets, et ils ont un sourire comme seule expression.
Ils veulent vraiment plaire et pour cela enterrent leurs cœurs grisés
Sphères métalliques que l'on jette là-bas, sur le sable dans le sud, près des verres d'anisette.
En fait, ces hommes s'entre-dévorent sous les yeux de la femme avec l'espoir
- peut-être beau, peut-être ignoble -
De la damer chez eux puisqu'elle n'est qu'un objet, la Vierge, pour ces patrons de cirque et c'est là tout le drame...

Ils pourraient quitter leur grisaille qu'importe l'entourage
Et ainsi être aimé pour eux et non plus pour leurs rires.
Ils pourraient également voir la femme telle qu'elle est
Comme un homme séduisant et non comme une lionne qu'on rêve d'enchaîner.

Mais c'est ainsi et c'est trop tard
La comédie toujours l'emportera sur l'art.


Marie Konstantinovna Bashkirtseff - Dans l'Atelier

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire