mercredi 8 février 2023

A tout le mal que j'ai pu faire

La peau me tombe des os, mon ventre est noué à de nombreux endroits comme ces baudruches aux airs de chien qu'on donne aux enfants dans les foires, mon crâne est vide d'idées nouvelles, je l'aime.

Les heures, les jours, les semaines et les mois passent et accentuent les éléments présents dans l'énumération visible ci-dessus.

Je l'aime, la peau me tombe des os, je me lève en pensant au jour de la revoir, en espérant qu'elle reste naturel, bienveillante avec moi, et qu'elle finisse par pardonner un peu mon très étrange choix.

Je l'aime mais j'ai décidé d'exister seul quelques temps de peur de me lancer, trop rapidement et presque à contrecœur, dans une existence neuve où vaille que vaille, dans ce grand appartement de banlieue, nous aurions un enfant. 

Je ne savais plus penser à ce moment-là... mais je devais penser qu'il était nécessaire que j'y aille souriant plutôt que la tête pâle, que j'y aille enthousiaste plutôt qu'agacé par ses diverses exigences parmi lesquelles j'avais trop mauvaise place. Elle souhaitait vivre avec moi... Mais qu'était ce moi pour elle ? Je souhaitais vivre avec elle mais, qu'était ce je pour moi ?

Je l'aime mais il me faut me comprendre, je n'avais pas toute ma tête et elle m'imposait de la livrer entière. 

Alors, je suis resté, alors elle est partie, alors immédiatement, tout de suite j'ai compris. 

Bien qu'on soit différents, bien qu'on soit quelquefois dans des mondes contraires, je l'aime et évoluer sans elle revient, non pas à ne pas vivre, ce serait ridicule, mais à vivre à côté de ma volonté propre, c'est-à-dire non plus à contrecœur mais sans cœur véritable. 

Alors depuis je l'aime et je lui fais savoir et depuis, c'est elle qui hésite, c'est elle qui se tâte, tant mes hésitations ont pu lui faire du mal.

"Mérité" dirait l'autre ! 

Je l'aime, ma peau tombe de mes os mais tant qu'il m'en restera...

Je l'aimerai, lui dirai, qu'ensemble nous pouvons non seulement ressusciter, mais créer de toutes pièces une nouvelle joie. 

Je l'aime et je veux que cette joie ait mes yeux et sa bouche.

Je l'aime...

Peut-être dans neuf mois 

Cette joie pleurera pour qu'on change sa couche.