dimanche 15 mars 2015

Diffraction

Les citadelles que sont mes mains sont assiégées maintenant, par une série de rhumatismes à la peau noire et grasse. Peut-être parce que j'ai trop écrit sans me soucier jamais des profondeurs vraies ?
Celles-là même qui séparent le génie du minable, le fantassin du roi.

Ces sortes d'illuminations ou de libres ténèbres qui transforment notre visage à la vitesse d'un souffle.

Tous les éléments sont pour nous, le miroir est d'accord et la vie se présente comme une forêt de monts que l'on saura gravir et...au soupir d'après...tandis que s'est posée sur notre plèvre une plume toxique, on se sent utile à rien sinon la mort, notre faciès est comme rempli d'une farce dégoûtante et la vie a l'odeur d'une plaie mal soignée. Quant aux monts successful, ils ont fait demi-tour, devenus tourbillons d'une mer abrutie.

En dehors de nous, pourtant, rien n'a changé vraiment, le ciel est toujours clair et le vin rouge sang. Seulement, le malheur est bien là, collé à nos os comme un reste d'oiseau, comme le sable de ces plages où il ne fait pas beau.

L'histoire d'une seconde où l'on relâche sa garde. Ou d'une autre où on la maintient trop et cette journée qui s'annonçait superbe autant que le sourire de C. dont les lèvres troussées ont le pouvoir indien des déforestations et des déluges premiers, ceux-là qui firent naître, dans la foulée, ces végétaux subtils qui encore aujourd'hui enchantent tout poète. Lilas, arums et tulipes au teint mauve. Cette journée-là, donc, est effacée d'un coup.

Elle a rejoint ses quartiers au coeur des paradis installés sous la terre.
Quant à nous, nous demeurons immondes, resté devant cette glace,
Dans cette pièce où deux êtres semblables semblent immensément seuls.


Monir Farmanfarmaian - Shazdeh Garden 2

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