jeudi 23 octobre 2014

One Hundred Voodoo Dolls / 2. Nue

Tu fixes trop le ciel comme s'il détenait seul le goût des vérités.

Mais sais-tu que là-haut tout est dur silencieux, que les étoiles ne sont que des masses de gaz hautement réfrigérés, que le soleil n'est qu'un monstre jaune moutarde avare en gentillesse et que la lune est un désert où passent çà et là d'horribles araignées ?
Sais-tu aussi que les planètes sont des toupies mortelles où l'homme ne peut faire que mourir atrocement ?
Sais-tu cela ?
Que ce que tu perçois dans le ciel comme infini et tendre n'est rien qu'un piège visuel et qu'au fond tu fais face à mille et une façons de clamser piteusement ?
Brûlé, asphyxié, démembré ou les trois en même temps avec un peu de sang qui jaillirait des yeux.

Vois le ciel et l'espace comme une mer à jamais démontée ou comme une autoroute sans signalisation qu'il faudrait traverser les yeux bandés et sur ta mauvaise jambe.
Pas tout à fait poétique cette dangerosité-là, voire plutôt cauchemardesque...et sans même avoir à s'attarder sur les tortures spatiales, il suffit de comprendre le ciel comme un rideau de microbes d'un nombre insurmontable qui t'envelopperait continuellement, de penser à lui comme à une couette couverte de vomi que l'on frotterait contre ta joue vingt-quatre heures par jour.

C'est ça le ciel mon vieux, et rien de plus, une couche de peinture belle qui vise à camoufler maints océans malades et purement dégueulasses.
Ce n'est ni plus ni moins que la version naturelle de ce que l'on nomme, habituellement, l'amour parental.


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