dimanche 12 octobre 2014

05/10/2014

Dimanche, je rentrai par le train d'un week-end parisien totalement consacré au plaisir. J'avais, par conséquent, dans le torse un cœur aux contours  merveilleusement solaires voire somptueusement boréaux.

Et puis je les ai vues :

Deux familles bien comme il faut avec des enfants blondinets et rieurs. Pourtant, j'aime bien les enfants d'habitude. Qu'ils aient l'air de sortir d'un conte d'Andersen ou d'une planche de Takahata, je les trouve amusants et parfois même ils m'émeuvent lorsqu'ils parviennent à renverser le monde de par leur naïveté. 
Mais ceux-là me dégoûtaient et leurs parents pareil comme ensemble ils représentaient la plus dysfonctionnelle des communautés. 

C'est que ces gosses-là portaient sur eux un sweat d'un goût apostrophant. Un vêtement gris, informe, sur lequel trônait une rangée de silhouettes de toutes les couleurs. 

J'ai fait de mon mieux pour conserver mon calme à la vue de ce tissu abjectement conçu - je n'avais pas envie de gâcher mon plaisir solitaire d'homme quittant à peine les rives du fleuve Amour - mais c'était un effort tout à fait hors de ma portée. De voir ces mômes manipulés ainsi puis emmenés de suite sur le champ de la Haine afin d'être brandi tels des idoles pieuses ou de blancs sachets de preuves que " Oui, notre combat est juste car oui il est soutenu par les plus innocents qui soient !"...ça a plongé mon soleil de cœur dans de longues eaux bileuses !

Je n'y pouvais rien, j'étais glacé.

Glacé qu'on puisse s'opposer à la passion d'humains ne souhaitant rien qu'aimer. Glacé que ces idées existent encore et gagnent même en popularité au fil des rumeurs et exagérations alors que, bon sang, aucun bébé congelé ni gentil papa pédophile n'ont été détectés dans ces si dangereuses familles LGBT. Glacé qu'autant de personnes sacrifient un de leurs rares jours de repos afin de défiler fièrement dans les rues contre la liberté. Glacé au point de ne plus sentir rien que du froid et magmatique mépris à l'égard de ces "manifestants". Ces terribles idiots qui prétendent défendre la famille véritable et ses valeurs les plus nobles alors qu'ils balancent un " Si ça continue tu vas t'en prendre une ! " à la moindre agitation du petit.

Ils vous diront qu'une bonne claque ça vous apprend le respect, qu'il n'y a pas trop de mal à boire ou que rien ne vaut une bonne engueulade pour resserrer les liens...
Comme il est bien connu que ce genre de climat abîmé est plus favorable au bon épanouissement de l'enfant que le fait d'être élevé par deux parents qui s'aiment, fussent-ils du même sexe. 

Alors oui, il y a des homos et des lesbiennes pervers ou désaxés mais tenez-vous bien...
C'est pareil en pire au cœur du modèle patriarcal que vous portez malhonnêtement aux nues.

Enfin, le train est bientôt arrivé...
Je vais me retenir d'arracher la tête de cette gosse qui récite son catéchisme avec grand sérieux.
Je ne vais pas non plus égorger ses parents devant ses yeux ou tous les tabasser à mort sous prétexte qu'ils vivent et pensent différemment de moi.

Non, je ne vais rien faire de cela car après tout...je ne suis pas un de ces hétéros à la sortie d'une boîte gay.
Je ne tue pas moi...j'essaie d'aimer.
Et j'espère vraiment qu'un jour vous qui belliqueusement manifestez, vous comprendrez ce verbe. 



P-S :

Pardonnez cet évangélisme quelque peu enfantin
Il est celui d'une âme émue et dramatiquement triste. 


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