mardi 2 janvier 2018

The main antagonist (partie 3)

Un art dépassé ou "Du chaud murmure précédant le baiser à celui qui le suit et le glace entièrement."

Semblerait que les roses se soient toutes faites la malle
Et qu'il faille que j'arrête de croire qu'elles recroîtront
Qu'ici de toute façon, la merveille végétale
Ne pousse plus que sous les tombes de nos émotions...

Paraîtrait vraiment que tous les bouquets de rires furent vandalisés, détrempés par le vent et la quotidienneté, par l'archet des pluies activant ce violon, au ventre vide, jouant sans maîtrise dans sa suite solitaire au lit d'un froid d'Arctique et aux fenêtres dont...les vitres forment des visages tristes autant que cette musique.

Se répandrait la rumeur que le souvenir ne pourrait se relever, ni la flamme revenir, et que les amours blessées seraient de ces amours au coeur de porphyre, et qu'il n'y ait plus rien pour faire de la roche une lave et d'un coup de routine, une déchirure peu grave...

Se raconterait même partout parmi la ville que j'étais devenu fou, à voir en celle-ci des signes de beauté, tant les rues après tout s'étaient vues vérolées par la disparition de nos mains assainies, mains de savons et de lavandes, mains de ces cieux d'Albion où le soleil bande, à l'aide de ses doigts saisissant les nuages, l'arc blanc de la lune éclairant nos outrages...

Se dirait aussi que ces voyages, finalement, n'étaient que des sauts de puce, les ferrys de ces barges d'une taille de nénuphar, quant aux airbus, rien que des ailes taillées dans le papier d'une feuille d'écolier dérisoire...

Minimes les voyages donc, qu'ils disaient, et minime également le poids de nos baisers...

J'avais l'impression de coudre au fil de soie deux univers lointains, de ramener vers moi, et les mers et les liens qu'elles tissaient en-dessous avec ce gros oeuf d'or qui nous avait pondu...quand lassé de son rien, la Terre avait vécu et nous avait fait naître, chacun, sur cette planète afin qu'on s'y rencontre et que nos lèvres croisent, en un contact humain, le chemin du bonheur et la route du bien, l'équilibré sentier que nos commissures jointes, à la façon des galaxies percutant les étoiles, doucement permettaient...

Mais non, manifestement, c'était pas tellement ça mais quelque chose de moins impressionnant, genre deux escargots collés l'un contre l'autre sur le perron d'une boue bientôt les enterrant...

Se murmurait en fin de compte, que notre amour qu'avait su faire les roses - ces mêmes roses désormais partout fanées d'ailleurs - cependant que déjà, à cette époque-là, les roses n'existaient plus que dans les cinémas...il se murmurait donc que notre amour n'en fut pas un du tout et que s'il était fou, c'était de ce chagrin qui nous rendait malade à chaque nouveau jour...

Comme il semblerait, à l'heure de dire les choses, que trop de différences paissaient dans notre union et qu'à force de paître, ce mouton de fiction est devenue une bête dévorant chaque rose et chaque expédition.
Comme il semblerait, qu'aucun de nos baisers n'ait su l'abattre au fond, cette bête dont les pattes agitaient sous nos yeux la date de notre péremption,
Comme il semblerait que cette bête court toujours, malgré les illusions que je te porte encore et ces coups de fusil trouant l'arbre du soir, à défaut de son corps, tandis que du tronc noir s'échappe des lucioles identiques à tes ors...
Comme il semblerait que nul ne puisse la tuer cette bête nous tuant, et faisant de nos vies des lèvres séparées, comme des étoiles par les planètes violemment percutées finissant déchirées, telles de la toile de soie sous le joug d'une dent.
Comme il semblerait que cette dent continue son poison, en traçant des distances entre nos horizons, des distances voire des saisons, car tu vis en l'été quand je vis dans le ressassement, de ces sentiments sans précédent, sans futur non plus...
Souvenance d'un onguent accouchant d'une brûlure
Impossible à traiter...
Il semblerait que je t'aime vraiment, du moins, que je t'ai vraiment aimé,

Alors qu'importe les ragots et les désespérances et qu'importe ces roses aux couleurs absentes, car je sais la couleur et sa proéminence, depuis que j'ai pu boire à ta bouche un sommet, et d'eau et d'élégance, et choir en ton bouquet comme on choit dans l'immense d'un rêve qui, en t'embrassant, devient une évidence,..

Bien qu'il soit paraît-il, à l'instar de ces rimes, un art dépassé (voire un art du silence...
Chantant partout la même traversée
Des fixes eaux que tu laissais pour la recrue des sens
Et d'autres Nothomb niais, écrivaillons unitesticulaires *, boréales jouissances
M'ôtant toutes mes chances dans un bouche-à-bouche bée
Alors que je me noie et qu'à toi seule je pense.)

* ou pire encore d'imberbes musiciens 

Alphonse Allais* - Des souteneurs, encore dans la force de l'âge et le ventre dans l'herbe, boivent de l'absinthe


* souvent ses plats

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire