samedi 12 juillet 2014

N'écrivez jamais rien

Un grand nombre d'histoires furent racontées sur nous.
Soi-disant qu'on n'était pas des hommes, qu'on ne savait pas se laver ni manger sans se mordre.
C'était des racontars mais ils en firent des bibles et tout le monde goba tout.

Alors on nous parqua, derrière du barbelé ou du grillage mis sous tension. Et on laissa ça faire car on ne voulait pas, en se rebellant, donner raison à ces rumeurs débiles. Et ils en profitèrent et ils nous tuèrent bien, presque, jusqu'au dernier. Ils violèrent tant les hommes que les femmes et les enfants. Ils appelait ça de la médication. Ils n'avaient pas tout à fait tort...

Après ça on avait plus mal car après ça on était mort.

Heureusement pour nous je crois, peut-être parce que nos chaînes faisaient tout de même beaucoup de bruit, d'autres histoires commencèrent à éclore.
Soi-disant que c'était des vrais tyrans, nos maîtres, des malades de l'or, et qu'ils méritaient d'êtres punis violent.

Une nouvelle bible fit vite, trop vite son apparition.
480 mille exemplaires vendus en une semaine.
Quant aux crânes explosés, il y en eut plus du double !


Léon Spilliaert - Faces

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire