lundi 22 avril 2019

Les lunes à l'intérieur ♦ I

Souvenons-nous des coursives noires qu'immatriculent chaque forêt


Des cerisiers tombait la grêle
Et avec elle l'herbe.
Toutes ces paillasses, ces parcs,
Brûlèrent 
Comme la glace
En gerbes d'étincelles.

Le printemps peignait à la flamme
A la bougie inconsumable.


Quelle est cette impression de fil suppurant ?
Il est fiché entre mes doigts, en retient les phalanges 
Tel un mal amphibien, et lie les os entre eux.
Lorsque j'essaie d'ouvrir la main, de desserrer un peu le poing, 
Tous ces ponts se rebiffent et me laissent, s'écroulant, élastiques,
Dans la paume un corps brun modérément humide.
Un cadavre de chien
Mais sous forme de pluie.


Malachites en épis sur des arrondissements
Avec aux pieds d'eux-ci des vigiles diamants
Et autour des racines, en bracelets de cheville
Des brassières de rubis d'un genre étourdissant.

C'étaient ces sapins-là d'un Dieu les cure-dents.
Mais pas d'un Dieu fictif,
D'un Dieu délibérant quotidiennement l'esquive
Selon qu'il faille dormir ou alors brûler vif,

Il était embêtant et pour dire fanatique de la seconde option,
A venir prochainement.


Quand neigera-t-il de nouveau sur nos dos ?
Ta peau et puis ma peau et puis la peau des autres nous voyant en photo.
Quand les yeux rouges du coup de foudre 
S'égaieront d'une larme de joie d'orgie des foules 
Parfum de nos deux armes mêlées au même moule...
Copies carbone,
Copiées car bonnes,
Ivoirée ivre houle
Dont l'hiver va mendier 
Dans le lit de la goule...
Elle mordille et nous onyx, 
Quand neigera-t-il jeunes phénix ? 

*
Des cerisiers tombait la grêle
Et avec elle l'herbe.



Unica Zürn - Mercies



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