Il est maigre, il est froid, affreusement voûté et donne l'impression qu'une simple bousculade le casserait en entier. Enfin, il est comme ça uniquement pour les autres...
Parce qu'avec toi, c'est-à-dire dès que tu t'en approches, et ce même en automne, il est paré de couleurs étonnantes... une palette d'A à Z, azurs et zinzolins, céladons et groseilles, et même des cuisses de nymphes et de blondes vénitiennes... c'est soleils et planètes ! Et c'est cela qui le tient malgré sa mine blême pour ceux de tes voisins qui le voient apparaître.
La raison de ces teintes réservées à ta tête ? Des oiseaux par centaines, masse de plumes qui s'agrègent et forment un bouquet saint histoire que tu l'observes... puisqu'après tout, c'est pour tes yeux qu'ils viennent. (Pour tes yeux également qu'au-dessus dans le ciel un invincible bleu douceureusement progresse, qu'importe qu'il fasse nuit ou qu'à deux pas du gris dépose pire qu'un couvercle. Pour tes yeux la Nature conspire des prouesses, quitte à se déchirer et risquer par échos d'engloutir tout Vincennes...
Et pour tes yeux, pareil, je deviens un poète... aimable et beau, en un mot un esthète mais qui aurait compris la vérité secrète : à savoir que tu es tout ce qu'il faut qu'on célèbre !
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On ne peut qu'adorer une force aussi nette.)
Carlos Schwabe - Dessin de rose en illustration de "Au jardin de l'infante" |
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