Le moindre bruit qu'éventuellement ferait cette pluie organique - à la croisée des succions serpentines et de ces sons de sanitaires à la cuvette pleine mais qui servent tout de même à la libération des estomacs malades, accumulation fécale, déplacement de sangsues, quelque chose entre l'écho d'une pelletée de terre et celui d'une balle en plastique mordue - me déchirait le cœur, facilitant du même coup l'épreuve, laminante pourtant, de la fringale et de la soif.
Une semaine passa sans que le toit n'explose ni que bougent d'un pouce les longs rectangles jaunes. J'avais de plus en plus de mal à résister au désir vital de gratter ce plafond.
Quand, au bout de dix jours, je fus résolu, malgré l’écœurement, à saigner de mes ongles la fresque nauséeuse (horriblement gonflée, par l'eau ? par les cadavres ?), la déshydratation avait malheureusement sapé déjà toutes mes forces et j'eus à peine l'énergie suffisante pour lever le bras gauche.
Le bout de mon index frôlait presque la suintante bassine lorsqu'exténué, je perdis connaissance...
*
Debout dans cette maison restant à découvrir, je fus frappé d'emblée par ces longs rectangles, impeccables et jaunes, dormant sur tous ses murs. Il faisait jour dehors et plutôt deux fois qu'une...
Piranesi - Extrait des prisons imaginaires |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire