Partout des incendies pluvieux
Et des marées sacrément radicales
Rempotaient le beau lierre.
Les pleureurs idem voyaient leurs gros chagrins transformés en tristesse
En gestes de dépit et replis sur eux-mêmes les empêchant que d'être
En tant que vertes et reposées merveilles.
Grand amour et misère avaient, la faute au mauvais temps ayant colonisé les deux tiers de l'horloge,
Mis de côté leurs inconscients.
Adieux furent donc faits aux pulsions titanesques
Ainsi qu'aux ancestraux besoins
D'aller guetter la mer,
A la fois pour son eau similaire à nos larmes
Et pour s'imaginer endormi sous ses algues.
Il n'y avait plus que des roses
Inoffensives et claires de message.
Et quelques morts par accident plutôt que par noyade.
Ophélie affolée constata stupéfaite sa solitude immense maintenant que les songes,
les mensonges, les démences,
étaient neutralisés.
Euthanasié le rêve n'existait plus du tout, comme toutes et tous demeuraient désormais dominés mais debout.
Outre cela, du monde, il ne restait que des chansons et une poignée de contes.
Ailleurs partout des autoroutes d'automates s'accommodant, commodes, au vieillissement subventionné de leurs organes. Vus du ciel, ces hommes auraient très bien pu être des mouches...
Encore qu'elles aient, elles, des ailes...
Je ne sais pas quand tout à commencé à finir de la sorte, aussi peu gracieusement.
Je sais que ça a à voir avec les plantes, et la disparition progressive des jardins
Mais après j'en sais rien...
J'aimerais pouvoir, savoir, aimer intactement
Tout comme avant quand j'y mettais du mien
Mais ça m'est impossible comme il est impossible au lierre de fleurir et au saule d'exprimer librement son chagrin.
Je suis devenu un homme-mouche à mon tour, une partie de ces autres qui, sans ailes ni volonté d'aller guetter la mer, cotisent heureusement puis se paient des bouquets, splendides, de roses rouges.
Et bien que ça me terrifie
Qui puis-je en vérité ?
Qui puis-je si c'est ma vie
Et que je l'ai méritée ?
Albrecht Dürer - Extrait de gravure retrouvée |
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