Avec elles ces jardins et ces lourds paradis, ces éternelles promesses qui moururent en un an. Avec elles ce lit rempli de nos corps nus, machines de chairs affolées dont le zénith durait une seconde.
Et combien de sourires, également, de pensées pénétrées par l'autre qui n'est pas et que l'on va rejoindre. Combien de fois je fus aimant sans l'être aimé et finalement navré quand il prenait ma main ! Ces humaines brûlures, je les ai adoré mieux dans la complète absence que dans l'intimité...C'étaient des sensations et non des sentiments, des appétits mais pas des faims. Seul mon sang bouillait pour elles, seul mon sang et pas le fruit, balayé de diamants, qui s'y baigne serein.
Enfin, je parle de fruit parce que je sais maintenant qu'il s'agit d'un cube délicieusement sucré mais alors, je ne le savais que peu. Comme c'était parfois un légume, mon cœur, parfois un poisson noir et certains jeudi soir, c'était même un flocon construit d'urine gelée. J'étais laid en ce temps et je le dis sans honte, j'étais laid comme ces gens qui croient avoir compris, j'étais laid comme un tsar dans une Russie en paix.
Aujourd'hui, de mon poignet brûlé je n'ai tiré qu'une leçon et c'est celle de la chance. Car il m'en a fallu, énormément, pour la rencontrer : la flamme qui ne détruit pas mais qui guérit les plaies, la flamme qui sait faire de mon cœur, ce jaune flocon, ce noir flétan, une mangue impressionnante.
Aujourd'hui, j'observe ces peaux mortes avec un froid dédain, je les trouve ridicules, toutes à mourir de rire comme je sais, que pour avoir la chance de l'apercevoir Elle, grâce inimaginable, j'aurais été prêt, mille fois si j'avais su, à me doucher à l'essence et puis aux étincelles.
![]() |
Füssli - Titania and Bottom |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire